Un jardin en Espagne
Les Éditions David (2006, réédition format poche 2010)
Générale
La chronique d’un jardin, le journal d’une femme, l’histoire de leur rencontre. Deux voix. Une seule promenade, à travers les siècles, dans un des plus beaux jardins du monde : le Généralife de Grenade, en Espagne.
Au mitan de sa vie, Maria parcourt les allées d’une des grandes merveilles du monde, le Généralife de Grenade, à la rencontre d’elle-même. L’architecte de ce jardin près de sept fois centenaire, au même moment, la suit des yeux. La promenade fera jaillir du passé les souvenirs de ces deux êtres passionnés par leur art. Elle cherche un sens à sa vie, il cherche un sens à son œuvre. Trouveront-ils la paix ?
« J’avançais, émue. Ce lieu m’habitait depuis des années. J’avais si souvent rêvé me retrouver ici. Ces chemins, je les avais usés du bout des doigts sur les pâles photos des livres, j’y déambulais alors en pensée, la main lovée dans celle de mon amour. Aujourd’hui, rattrapée par une réalité plus glacée que le papier, j’allais seule.
Mot de l’auteure
C’est assise à un café, au lendemain de ma visite à l’Alhambra, en Espagne, en octobre 2003, que cette idée de roman a germé en moi. Cependant, raconter simplement, linéairement, la vie d’une femme et les émotions et expériences qui l’avaient façonnée ne me satisfaisait pas. J’ai donc imaginé que l’architecte du jardin du Généralife avait toujours gardé un œil sur son œuvre, assistant ainsi à ses diverses transformations au cours des siècles. C’est en contemplant ce qui s’y déroule que cet être intemporel aperçoit Maria et s’attache à elle. Comment, et en quoi, ces deux êtres se rejoignent-ils ? Au lecteur de le découvrir au fil des pages, de l’eau et des émotions…
Le roman en deux questions clés
Le narrateur, est-ce Maria ?
Non, le narrateur que l’on retrouve à chaque début de chapitre est en fait l’architecte du jardin, celui qui a conçu le Généralife il y a 700 ans.
Mes recherches ne m’ont jamais permis de découvrir qui aurait pu être cet architecte. Je l’ai fait vivre, dans mon roman, de 1250 à 1319. C’est un personnage plausible, même si l’histoire n’aura pas retenu son nom. On lui associe parfois le nom de Aben Walid Ismaïl, mais ce nom est plutôt le nom du sultan de Grenade (Ismaïl I) ayant fait ajouter une tour sur le bâtiment déjà existant en 1319 afin de célébrer sa victoire sur les chrétiens à la bataille de La Vega.
L’architecte ne se retrouve dans un dialogue qu’une seule fois dans le roman : à la page 39, alors que le jeune homme offre audacieusement ses services au chef Nasride. Pourquoi ? Car ce passage marquait le moment précis où la destinée de l’architecte allait s’unir à celle du jardin.
Pourquoi le roman adopte-t-il un rythme si lent ?
Car il n’est de mémorable promenade qui n’ait été faite à la hâte. Le lecteur est ici directement invité à adopter le rythme requis… L’architecte l’annonce lui-même, au tout premier paragraphe :
« Mais ici, tout était calme, et l’impulsion trop fougueuse se voyait tantôt ravie par le coloris chatoyant d’une fleur, tantôt par la volupté d’un effluve. Les marcheurs se voyaient subtilement contraints de ralentir le pas. »
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